Nous vous avions déjà présenté cette image au printemps. En plein coeur de l’été, notre vision idyllique de la rue Rachel nous semble d’autant plus pertinente. La rue Rachel est plus que simplement notre lieu de travail : c’est notre rue et nous l’habitons fièrement depuis sept ans. Nous la voyons grandir, changer de tête. Nous sommes heureux de contribuer à sa richesse et à sa diversité, de participer à son quotidien. Les Co’pains Rachel font partie du quartier. Nous peuplons le quotidien du quartier à grands renforts de croissants et autres viennoiseries, de pain et de cafés du matin. Notre quartier, nous l’aimons. Et nous rêvons pour lui d’un avenir plus vert qu’orange (!), où les piétons et les vélos, les familles et les amoureux, pourraient aller et venir sur des trottoirs larges et bordés d’arbres, de fleurs. Nous rêvons d’une rue invitante qui vous conduirait du parc Lafontaine jusqu’à la montagne, où nous pourrions flâner et déambuler. Nous rêvons d’une grande terrasse et de commerces locaux florissants.
Mais nous ne sommes pas certains que tout le monde partage cette vision et nous ne savons pas où s’en vont ces travaux qui n’en finissent plus devant notre porte, qui vous font faire des acrobaties quand vous passez nous voir. Et nous voyons les commerçants, la mine basse, voir leur local se déserter, nous y compris. Quand l’espace public n’est pas aussi sécuritaire et accueillant qu’il devrait l’être, les commerces de proximité s’essoufflent. Le cœur des quartiers bat moins fort… Nous continuons donc à croire en notre rêve d’une rue Rachel riche de ses commerçants de longue date, et d’une rue Rachel verte et piétonne qui permettrait de relier les deux véritables poumons de Montréal, le parc du Mont-Royal et le parc La Fontaine.
La très belle illustration (à la une de cet article) réalisée pour nous par Isabelle Deprez est une image qui suggère une transformation de la rue Rachel en une rue beaucoup plus conviviale favorisant les déplacements actifs (piétons, cyclistes, etc.) ainsi que le fanage sur le parcours. Ce n’est pas un plan d’architecte ou d’urbaniste, cette illustration a pour objectif de concrétiser une idée et de créer une discussion sur ce sujet. L’idée que nous avons ne concerne pas uniquement le tronçon de rue où se situe les Co’Pains Rachel. Pour nous, il apparaît évident que Rachel devrait devenir une promenade urbaine, un CORRIDOR VERT, qui relirait le parc du Mont-Royal au parc La Fontaine. Arrêtez-vous cinq minutes devant la caserne de pompiers au coin Rachel et Avenue du Parc La Fontaine et regardez en direction de la montagne. Ne vous parait-elle pas si proche que cela en devient une évidence de la relier au parc La Fontaine grâce à une zone piétonne et une piste cyclable où les familles, les cyclistes, les sportifs, les résidents, les promeneurs et les touristes y déambuleraient paisiblement et aussi y retrouveraient des lieux pour faire une escale ? Ce type d’aménagement insufflerait de la vie dans notre bout de quartier qui est loin d’être exploité à son plein potentiel ! D’autant plus qu’aménagée pour toutes les saisons, et bénéficiant d’un éclairage suffisant et adapté, ce parcours contribuerait nettement à la cohabitation des différentes vocations de la rue.
Le problème n’est pas les travaux que nous subissons depuis des années (d’ailleurs on en plaisante régulièrement sur notre page Facebook, et on essaye d’y survivre avec humour), on sait bien qu’ils doivent être faits même s’il est certain que l’impact économique de ceux-ci est majeur pour tous les commerçants, y compris pour nous. La question est plutôt : après les travaux, quel va en être l’héritage ? Quitte à faire des travaux de longue durée et à répétitions, quelles améliorations pertinentes vont être apportées pour la vie locale ensuite, pour les résidents et les commerçants ? Allons-nous déjà dans cette direction où l’on mise sur la qualité du milieu de vie et l’expérience de l’utilisateur ? Ou y a-t-il moyen de rêver notre ville autrement, différemment, tournés davantage vers l’avenir ?
Photo : Idza